Mel Del Aram
Bonjour,
Je m'appelle Del Aram BIDABAD, doctorante de Pierre Johan Laffitte en Sciences de l'éducation à l'université Paris 8. Je suis iranienne, et fais une thèse sur la pédagogie institutionnelle, que j’ai le désir d’apporter dans mon pays. Nous avons des amis en commun : j’ai été dans plusieurs classes Calandreta, chez Xavi Ferré, Isabèu Vergnes, et j’ai rencontré Patrici Baccou, Francine Pujol, Richard Lopez et l’équipe d’Aprene ; j’ai participé à une journée dans un chamPIgnon de Montpellier. Par ailleurs, j’ai participé à plusieurs groupes de travail de l’Icem, dont une formation en octobre dernier à Montpellier.
Enfin, avec Pierre, nous avons été invités par l’équipe de l’École Pajol, dans le 19e arrondissement de Paris, et qui travaille en pédagogie institutionnelle, à les aider à mettre en place un chantier d’écriture pour témoigner de leurs classes et de leur équipe, et, accueillis par elle, nous fonctionnons avec pour modèle un chamPIgnon.
Je vous écris pour vous inviter à un séminaire que je monte dans le cadre de la « coopérative d’écriture » que, avec Pierre et d’autres, nous avons mis en place depuis 2020 à Paris 8. Ce séminaire s’intitulerait : « Séminaire TFPI, les outils de la pédagogie institutionnelle et de la pédagogie Freinet, et leurs pratiques ».
Nous allons organiser des séminaires en ligne pour explorer différents outils utilisés dans votre pédagogie. Notre objectif est de comprendre comment les praticiens de cette pédagogie les utilisent dans la vie quotidienne de leur classe.
Le 13 décembre 2021, nous avons déjà fait une séance où nous avions invité Patrici et Corina Lhéritier, pour nous parler de la monographie. Si ma mémoire est bonne, nous y avions entendu parler de vous ! Voici l’adresse où vous pouvez la visionner : https://youtu.be/RpZjnof0z4A (sinon, la page du site de Pierre où elle est décrite est : https://www.sensetpraxis.fr/Pedagogie_langage/Invites). C’est pour cela que je pensais, après en avoir discuté avec Pierre, qu’il serait intéressant d’avoir votre point de vue, qui serait comme la continuation de la réflexion sur la monographie et vos groupes de travail.
En effet, je souhaite avant tout savoir comment cela se passe en pratique. Pierre nous dit aussi que, tout aussi important que l’outil en lui-même, c’est la façon dont les bricoleurs se le font à leur main qu’il est important de transmettre. C’est cela que je serais heureuse de rendre possible, en faisant de ce séminaire un lieu où « ne rien dire que nous n’ayons fait » soit un principe dominant. Sur ce point, je précise que ce séminaire ne se veut pas un de ces lieux « psychopompes » comme disait Fernand Oury, où la venue des praticiens serait une façon de « donner des exemples », un peu comme des souris de laboratoire. Au contraire, c’est parce que les pédagogues, dans les classes, sont par définition les personnes qui créent la pédagogie, autant sa théorie que sa pratique, que ce séminaire entend mettre cette parole en place centrale.
Ce séminaire, pour moi, serait également l’occasion de créer ce qui sera une partie importante de ma thèse : décrire la pédagogie institutionnelle « en vrai ». C’est-à-dire pas seulement à travers les ouvrages, ou les observations que je peux faire dans les classes et la formation, mais surtout en donnant la parole à ses praticiens ; et en créant un lieu où pourront venir écouter (en direct ou en différé) les gens que cela intéressera. Et évidemment, dans cette perspective de l’écriture de ma thèse, je n’entends pas « piquer » ce que diraient les enseignants, mais au contraire faire de ces voix des personnes que je citerais comme autant de sources d’autorité, et pas comme des « exemples ».
Pour préparer ce travail, à partir des livres que Pierre m’a prêtés, et dont une partie provient de la bibliothèque de son propre père, je vais préparer un petit ensemble de lectures : avant tout les chapitres du Memento, mais aussi des renvois aux Dossiers que vous avez rédigés et qui sont très riches, etc. Cela m’aidera à faire un point sur la « littérature première » de pédagogie institutionnelle, ce qui va dans le même sens que le fait de vous inviter, plutôt que de « faire cours sur… ». Ces lectures ne seront pas obligatoires à lire pour les participants des séances, mais ils pourront s’y référer : cela vous évitera de « faire un cours » vous-même, et nous pourrons entrer directement dans votre pratique concrète, fine, et toujours « singulière » pour reprendre une notion importante dans la façon dont Pierre tente de nous transmettre les outils qu’il dit toujours qu’il vous les doit.
Nous espérons que vous pourrez vous joindre à nous pour que nous puissions apprendre de votre riche expérience.
En pièce jointe vous trouverez les détails des séances.
Bien cordialement
Del Aram BIDABAD