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Le Petit Prince et le développement durable


Préface

Dans le cadre du cours de français, les élèves de 6ème ont étudié le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry (œuvre intégrale).

Après avoir émis différentes hypothèses à propos de la fin plutôt énigmatique de ce roman-fable, il leur a été proposé d'en écrire la suite, du point de vue d'un Petit Prince de retour sur un astéroïde B 612 abandonné et en mauvais état écologique...

Voici quelques exemples réjouissants de productions d'élèves.

Bonne lecture!



LE PETIT PRINCE ET LE DROMADAIRE par ESTELLE
Le Petit Prince revint sur sa planète, il vit que rien n’avait été entretenu.
Il pensa qu’il n'y avait personne.
Mais quand il se promena, il se rendit compte qu’il y avait quelqu'un invité chez lui. C'était un dromadaire qui portait un pétassou, qui avait voyagé longtemps et trouvé enfin une planète pour y habiter.

Ils se parlèrent :
" Qu'est-ce que tu fais sur ma planète, tu n'as pas le droit d’y venir !
- Je ne savais pas que cette planète était habitée.

Le petit prince lui demanda:
" Tu t'es occupé de ma rose ?
- Non, je ne savais pas : comme elle n'est pas à moi, je ne l'ai pas entretenue.

La rose intervint :
- Je suis assoiffée, et très faible, et fatiguée."
- Ma pauvre rose chérie ! J’espère que cet intrus ne posera plus jamais un pied sur ma planète.

Le Petit Prince s'adressa alors au dromadaire :
- Je me suis aperçu que les baobabs sont devenus immenses, tu n'as pas enlevé les graines?
Le dromadaire protesta :
- Je suis allergique aux baobabs ! Et je ne sais pas enlever les graines !

Le Petit Prince conclut:
- Pars loin d' ici, que je ne te voies plus, je suis énervé contre toi."

Ne vaut-il mieux prendre soin de l'environnement pour que la planète ne soit pas détruite ?



LE PETIT PRINCE ET ZVIX par YANNIS

Sur l'astéroïde B612 il y a un nouvel habitant du nom de Zvix. Il laisse pousser les baobabs, la rose est presque fanée.

En arrivant sur sa planète le petit prince découvre une grosse soucoupe. En voyant sa rose il attrape un arrosoir et l'arrose attentivement
«Ah, merci! » dit la rose.
- Mais que s'est-il passé ici?
- File de chez moi! le coupa une voix dans son dos.»

Le Petit Prince se retourna et dit:
« Ici c'est chez moi ! Monsieur heu...
- Zvix, dit l'inconnu
- Ma planète va mourir par ta faute, lui reprocha le petit prince.
- Si ce n'est que ça, viens avec moi sur une autre planète, répliqua-t-il. »

Le petit prince se mit à pleurer car sa planète allait exploser parce qu'il y avait trop de baobabs et que sa rose allait mourir.
Ému, Zvix lui proposa :
«Je vais t'aider à tout réparer. »

Ils coupèrent les baobabs à la hache, ramonèrent les volcans car ils étaient bouchés. Puis ils soignèrent la rose, ils nettoyèrent le sol, ils mirent du compost à ses pieds.

Ainsi Zvix et le petit prince devinrent vite des amis.

Zvix apprit à respecter la nature et tous les êtres vivants.



LE RETOUR DU PETIT PRINCE par PAUL

Sur l’astéroïde B 612, une tout petite étoile vint se poser sur un tout petit volcan. Elle explosa et laissa apparaître le Petit Prince.

Il était bien revenu sur sa planète. Et le premier geste qu’il fit fut d’aller voir sa rose mais il la découvrit tout fanée, lui qui lui avait donné à boire avant son départ et mis un seau d’eau plein à côté d’elle. Alors il prit un énorme arrosoir et l’aspergea.

Le Petit Prince attendit trois jours. Et puis voilà que, justement à l’heure du lever de la lune, elle ressuscita et, regardant attentivement le Petit Prince, dit en toussant :
« Ah, tu es revenu… Je voulais te dire qu’il y avait un tigre sur ta planète. Il y a peu de jours, j’ai vu une ombre noire… J’ai eu très peur. J’ai refermé mes pétales donc je n’ai pas pu boire et j’ai commencé à vieillir, mes pétales ont commencé à tomber. J’ai prié pour que tu reviennes et tu es revenu ! »

Le Petit Prince, après avoir écouté ces paroles, décida d’aller voir cet envahisseur. C’est alors qu’il tomba nez à nez avec lui, le tigre… qui lui demanda :
« Que faites-vous chez moi ? Je suis ici chez moi !
- Non ! Vous êtes chez moi et je vous demande de partir.
- Ah non ! C’est vous qui allez partir !
- Cher monsieur, pourquoi êtes-vous ici ? demanda le Petit Prince.
- Je suis ici pour changer de territoire et me faire des amis.
- Ce n’est pas vrai, il a failli me croquer ! l’interrompit la rose. »

Le Petit Prince et le tigre se retournèrent et ils virent la rose tout énervée. Le petit Prince, étonné, lui demanda pourquoi elle était aussi énervée.
« Parce que, quand il est arrivé, il a voulu me croquer mais je me suis refermée juste à temps.
- Est-ce vrai ? demanda le Petit Prince au tigre.
- Mais pas du tout ! Je me suis juste roulé par terre.
- Ce n’est pas vrai ! J’ai vu vos crocs à deux millimètres de mes pétales au moment où le Petit Prince est arrivé et vous vous êtes cachés.
- Oui… C’est bon… Je l’admets mais j’avais faim !
- Ah ! Le sorcier ! Il l’admet, en plus ! cria la rose. Tu vas repartir et on ne te reverra plus.
- Ah que non ! Tu peux toujours courir ! »

Le petit Prince intervint :
« Si tu dis ça, alors tu as déclaré la guerre. Rassemble tes hommes. Demain, ici, même heure.
- Oh… répondit le tigre. »

Alors le Petit Prince fit appel à tous ceux qu’il avait rencontrés au cours de son voyage. Il leur demanda de l’aider et tout le monde fut d’accord. Ils arrivèrent tous le lendemain. Ce fut une rude bataille mais le clan du Petit Prince gagna. Il remercia tous ses amis et s’endormit pendant que le tigre s’en allait…



RETOUR SUR B 612 par OCTAVE

Un jour, une comète apparut dans le ciel de B 612 puis elle grossit jusqu’à s’écraser avec vitesse sur la planète du Petit Prince dans un grand vacarme et un nuage de poussière. Une fois le brouillard dissipé, un être caparaçonné apparut : il avait deux pinces sur le devant et un abdomen qui finissait en queue se dressant au-dessus de sa tête. Il était de couleur noire.
Il disparut dans une grotte.

Le Petit Prince, après un long voyage, retourna sur sa planète. Il fut surpris. Elle avait changé. De loin, elle n’avait pas la même couleur, elle était toute verte.la raison en était que les baobabs avaient grandi.

Le Petit Prince partit à la recherche de sa rose. Il la retrouva coincée entre deux baobabs. Il lui parla et lui promit qu’il allait la dégager. Alors il prit sa hache et coupa tout ce qui l’empêchait de vivre. Il fit beaucoup de bruit…

La « chose » se réveilla et vint les voir.
« Que faites-vous ?
- Et bien, je sauve mon amie !
- Quelle amie ?
- La rose.
- On ne peut pas être ami avec une rose ; de toute façon, c’est une plante comme toutes les autres.
- Ce n’est pas vrai, il faut faire attention. Les baobabs ont envahi B 612 et ils vont l’étouffer. Pourquoi ne respectez-vous pas l’environnement de ma planète ?
- Je ne le savais pas ! J’ai atterri ici à cause d’une explosion nucléaire qui a détruit la mienne. Et je recherche une planète pour y vivre tranquillement.
- Pardon mais, une planète, ça s’entretient tous les jours : il faut arracher les mauvaises herbes et les baobabs.
- Je suis un scorpion et les scorpions, ça ne s’occupe pas des autres. C’est pour ça qu’on devient vieux ; on n’a pas de soucis.
- Les autres, c’est du souci, pour vous ? dit la rose, surprise.
- Exactement. Ici, je ne m’occupe pas des baobabs, ils ne s’occupent pas de moi. Vous devriez vous planter ailleurs si vous n’êtes pas contente ! lui rétorqua le scorpion.»

Le Petit Prince le sermonna :
« Il ne faut pas rester indifférent au monde qui nous entoure. Sur la planète Terre, j’ai rencontré un renard qui m’a expliqué l’amitié. »
Le scorpion fit demi-tour et retourna à sa grotte. Il trouvait qu’il avait déjà trop parlé.

Le Petit Prince arracha tous les baobabs et toutes les mauvaises herbes. La rose retrouva ses couleurs. Mais le Petit Prince fit encore mieux grâce à ce qu’il avait vu sur Terre. Il creusa un puits pour irriguer la rose. Et d’autres fleurs apparurent. Le Petit Prince se fit plein d’amies parmi elles.
B 612 redevint une planète agréable.
Le scorpion ne fit plus parler de lui et, un jour, on s’aperçut qu’il avait disparu sans laisser des ses nouvelles.



RETOUR DU PETIT PRINCE SUR B612 par KARLA-LINA

Le Petit Prince voyagea pendant des jours et des jours.

Il regagna enfin sa planète, mais au premier regard il fut stupéfait ! Sa planète était envahie de baobabs ! Il s’approcha doucement et commença à distinguer sa Rose - sans globe -, qui tombait, sa tige était toute jaunie, elle était morte !

Le Petit Prince découvrit alors un gros homme allongé sur une chaise longue. Il portait un smoking vert fluo et ronflait à en provoquer un séisme sur toute la planète. Le Petit Prince s’assit sur une racine de baobab et pleura.

« Qu’est-ce qu’il y a ? demanda l’homme en ouvrant un œil.
- Tu as laissé envahir ma planète par les baobabs, sanglota le Petit Prince.
- J’ai un peu dormi, dit l’homme.
- Et ma rose est morte, ma rose à moi !
- Je t’en donnerai une autre.
- Non, dit le Petit Prince. Il y a plus de cent mille roses dans l’univers, mais celle-ci était bien différente car c’est moi qui l’ai écoutée jusqu’au dernier mot, c’est moi qui l’ai protégée du vent avec le paravent, c’est moi qui l’ai posée sous globe le soir. C’est pour ça qu’elle était bien différente des autres pour moi. Mais j’ai fait l’erreur de m’en aller sans ma rose, je ne le referais pas avec mon mouton.
- Ah… »

Puis, le Petit Prince fit sortir le mouton qui sauta violemment sur le gros homme. Comme il portait toujours le smoking vert fluo, le mouton l’avait pris pour quelque chose de mangeable. Et lui mordit violemment les fesses.

L’homme s’enfuit et le mouton mangea les baobabs, le Petit Prince ramona beaucoup ses trois volcans, sa planète redevint normale… enfin presque… et, en pensant à l’aviateur, il dit :

« Les grandes personnes sont décidément très bizarres. »



LE PETIT PRINCE ET LE PARESSEUX par LEILANI

Le petit prince arriva sur sa planète et il vit un baobab qui mesurait déjà une dizaine de mètres.
Il fut d'abord surpris puis il se dit qu'il n'aurait pas dû partir si longtemps.

Il fallait qu'il aille voir sa rose chérie pour lui dire bonjour mais il la trouva tout affaiblie, toute desséchée. Il alla vite lui chercher un arrosoir mais quelqu'un lui barra la route en disant:
« Ne touchez pas à ma fleur!
– Ce n'est pas la tienne, répliqua le petit prince. Que fais-tu là?
– Ne touchez pas à ma fleur! répéta l'inconnu aux longs cheveux et aux habits sales qui se tenait devant lui.
– Elle a besoin d'eau, que fais-tu là ? »
Le petit prince ne renonçait jamais à une question une fois qu'il l'avait posée, il demanda donc encore « Qui es-tu ? Que fais-tu là ? »

Voyant qu'il ne serait pas tranquille avant d'avoir répondu, l'homme lui dit :
« Je suis venu car ma planète a explosé.
– Mais je te reconnais, dit le petit prince, tu es le paresseux qui avait négligé trois baobabs !
– Oui, et cette planète est devenue ma planète ! »

Le petit prince pensa soudain à sa fleur, il ne répondit pas au paresseux, et il fonça chercher de l'eau pour sa fleur. En même temps qu'il s'occupait de la rose, le petit prince réfléchit… Que dois-je faire? Chasser cet homme ou vivre avec lui ?

Il bichonna sa fleur et après beaucoup d'efforts le petit prince parvint à la remettre en état, et la rose lui dit :
« Ah, tu es revenu, tu m'as manqué.
– Toi aussi tu m'as manqué.
– Le monsieur qui habite maintenant la planète est horrible, il m'a privée d'eau ! »
Le petit prince la rassura puis il retourna voir le paresseux et lui demanda :
« Pourquoi maltraites-tu ma fleur ?
– Parce que j'ai envie de le faire.
– Ce n'est pas une raison, pourquoi n'as-tu pas enlevé les pousses de baobabs ?
– Parce que je suis paresseux.
– Si tu veux, tu peux aller voir le géographe, sa planète est grande, et il n'y a pas besoin d'enlever de baobabs ; de plus il a besoin d'explorateurs. Ou alors, tu peux aller sur la Terre, elle est juste au dessous de nous, tu n'auras qu'à te laisser tomber. Mais avant, tu dois m'aider à enlever les baobabs, à ramoner les volcans, et à m'occuper de la fleur. »
Le paresseux accepta avec lassitude de l'aider.
Ensemble, ils passèrent toute la matinée à travailler et ils mirent un temps fou à enlever les baobabs, mais ils réussirent ; à deux c'est plus facile.

Quand l'heure du départ fut venue, le petit prince et le paresseux se saluèrent et le paresseux se laissa tomber, mais ce n'était pas une chute normale, elle était très lente, comme pour permettre aux deux amis de se regarder encore une fois.



LA FIN DU PETIT PRINCE par LÉONORINE

Le Petit Prince retourna donc sur l'astéroïde B 612.

Sur le chemin, il ne faisait que penser à sa pauvre Rose. Le mouton l'avait-il mangée ? Serait-elle morte de froid ? Les baobabs avaient-ils envahi sa planète ?
Toutes ces questions seraient résolues dès son arrivée.

Après plusieurs jours de voyage, le Petit Prince arriva enfin sur sa planète.
Mais, quelle surprise ! Des baobabs partout ! Il ne voyait même plus sa rose ni ses volcans.
Au bout d'un certain temps il trouva une pelle et entreprit de déraciner le baobab le plus proche. Après quelques coups de pelle, sous les racines, il trouva une écharpe verte ; il tira dessus et vit avec surprise l'allumeur de réverbères.

C'est alors que le Petit Prince lui demanda :
« Que fais-tu sur ma planète ?
- Je cherche un ami, comme toi. Je voudrais rester avec toi.
- Et où est ma Rose ? questionna le Petit Prince.
- Ta rose, je l'ai mise sous globe, lui répondit l'allumeur.
- L'as-tu arrosée tous les jours ? Pourquoi n'as-tu pas déraciné les baobabs ?
- Heu..., dit l'allumeur de réverbères, on ne me l'a pas appris."

Alors, sans savoir pourquoi, le Petit Prince se mit à courir, à courir droit devant lui.
Et après bien des recherches, trouva sa fleur bien-aimée.
« Tiens, vous êtes revenu, lui lança-t-elle en guise de bonjour.
- Oui, vous n'avez pas vu mon mouton? Comment allez-vous? demanda en rougissant le Petit Prince.
- Je vais bien… Un drôle de monsieur est venu me mettre sous globe. Quant à votre mouton, il se réchauffe auprès d'un de vos volcans en activité, poursuivit la Rose. »

Le Petit Prince courut vers les volcans et demanda au mouton:
-Veux-tu venir avec la Rose et moi pour parler et voir si on accepte de garder sur notre planète l'allumeur de réverbères ?
Comme le mouton ne voulait pas répondre, il répondit pour lui:
« Tu veux bien ? C'est gentil viens donc ! »

Ils parlèrent jusqu'à la tombée du jour et prirent une décision : on le garde mais il faut décider qui fait quel rôle.
Le Petit Prince eut l'idée de demander au roi son avis.
Alors la petite troupe partit vers la planète 325. La troupe se composait de l'allumeur, du mouton, du Petit Prince et de la Rose - que l'on avait pris soin de mettre en pot-.

Arrivés chez le roi, le Petit Prince se chargea de présenter son groupe:
« Majesté, voici le mouton, ici c'est la Rose et l'allumeur de l'astéroïde 329.
- Et pourquoi êtes-vous venus? Je t'ordonne de répondre.
-Votre majesté, je voudrais que vous donniez un rôle à chacun d'entre nous.
-Hum... je vais voir si l'étiquette m'autorise à le faire, répondit le roi en sortant de dessous son trône un gros livre en cuir qu'il feuilleta quelques minutes avant d'annoncer son droit de nommer.

« Alors toi, commença-t-il en montrant le mouton, je te nomme tondeuse à gazon en règle. Ton travail consistera à, chaque jour, tondre la planète...
- Mais, l'interrompit le Petit Prince, il n'y a que des baobabs sur ma planète.
- Ah...euh...fit le monarque déboussolé, alors...tondeuse-à-baobabs. Ensuite, toi la Rose, tu seras défenseure de la planète avec tes quatre épines - la Rose rougit et le Petit Prince aussi-.Et puis toi, tu seras...euh...tu devras allumer ton réverbère à chaque fois que le chef de la planète le décidera...et...
-Est-ce que je peux poser une question? coupa le petit garçon.
-Je t'ordonne de poser une question, s'empressa de dire le roi.
-C'est qui le chef? demanda alors le Petit Prince.
-C'est toi le chef, c'est ta planète!
-Mais sur ma planète il n'y a pas de chef!
-Alors ce sera dès que quelqu'un en aura besoin. Sur ce, au revoir, dit-il, agacé de tout ce bavardage. »

Ils repartirent en direction de l'astéroïde B612 et se mirent au travail pour déraciner les arbres.

Le Petit Prince fut tout heureux d'avoir des amis.

Épilogue

Un jour, entre les racines d'un baobab, ils trouvèrent, roulé en boule, le Renard.



L’ENVAHISSEUR DE B 612 par THEO

Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ça ne fit pas de bruit, à cause du sable. Le narrateur s’approcha. Doucement, il regarda ses yeux éteints tournés vers sa planète. Il se surprit à pleurer de chaudes larmes sur le corps effondré. Il le serra dans ses bras puis regagna son avion dans une profonde tristesse. Il prit le baril d’essence de secours et le vida dans le réservoir, puis mit les hélices en marche, s’installa et décolla, observé par le regard vide du Petit Prince.

Soudain, celui-ci s’anima.
« Çççça y est, tu es réveillé ? fit une voix venue d’en bas. Alors, tu as réusssssi ?
- Oui, répondit le Petit Prince, ça a marché, je l’ai trouvée. »
Le serpent rampa jusqu’à lui, s’approcha de sa jambe et examina la blessure.
« Cccce n’est rien, ççççça guérira ssssseul, dit-il en voyant sa mine crispée.
- Tu es sûr ? parce que … hésita le Petit Prince, ça fait un peu mal. Mais ta technique a marché, ajouta-t-il bientôt. L’inconscience dans laquelle tu m’as plongé m’a permis de retrouver le chemin de ma planète. Je te remercie, serpent.
- Avec plaisir, répondit celui-ci, mais comment vas-tu rentrer chez toi ? »

Le Petit Prince siffla trois fois dans ses doigts. Aussitôt une multitude d’oiseaux arriva. Il dit au revoir, remercia encore le serpent et s’accrocha aux pattes des oiseaux.
Il s’envola vers le ciel.
« Dommage, fit le serpent, je commenççççais à l’aimer cccce petit. »

Commença alors un long trajet de retour pour le Petit Prince.
Il se mit à penser à sa planète qu’il allait bientôt retrouver, à sa fleur, au mouton…
Soudain, une pensée horrible lui vint en tête. Le mouton… et s’il avait mangé sa fleur ? Sa chère fleur, son unique fleur, elle n’avait que quatre épines…
Puis il se souvint qu’elle était sous globe, il ne pouvait donc rien lui arriver.
« Ah… mais si j’avais oublié de lui mettre son globe, le mouton l’aurait mangée! S’il vous plaît, les oiseaux, allez plus vite, je vous en supplie ! »

Les oiseaux accélérèrent leurs battements d’ailes. Ils volèrent si vite que le Petit Prince reconnut bientôt la planète du géographe, puis celle de l’allumeur de réverbères, ensuite celle du businessman et enfin la planète du roi suivie par celle du roi. Le Petit Prince ne put contenir son bonheur : « Ma planète, ma chère planète, je vais la retrouver ! »
Enfin…

Une vision terrible. Une planète toute verte et biscornue.
Le Petit Prince se dit que, si quelqu’un y habitait, c’était un paresseux.
Mais les oiseaux commencèrent à ralentir et finirent par se poser. Le Petit Prince reconnut son astéroïde avec un frisson d’horreur. C’était le sien mais il y avait des baobabs partout. Il a fallu que quelqu’un les plante, se dit-il, pour qu’il y en ait autant ?

Un éclair rayé orange et noir lui frôla le bras. Il se retourna et vit un tigre qui l’observait gravement.
« Qui êtes-vous et que faites-vous sur ma planète ? furent les premiers mots que parvint à articuler le Petit Prince.
- Je suis un tigre, dit le tigre ! J’habitais sur l’astéroïde A 615 mais il a explosé et m’a projeté sur cette planète.
- Où est ma rose, cria le Petit Prince, vit-elle encore ?
- Là-bas, reprit le tigre. »

La rose était agonisante. Le Petit Prince se précipita vers elle, alla lui chercher de l’eau et l’arrosa avec hâte. Elle reprit des couleurs.
« Attention à ses épines, lui cria le tigre, resté où il était, elles sont dangereuses. C’est pour ça que je ne m’approche pas trop d’elle. Elle en a quatre, en plus.
- Mais vous êtes fou, elle aurait pu mourir ! »
La rose dit faiblement :
« Je t’avais dit que je ne craignais pas les tigres, mais eux, ils craignent mes épines ! »
Elle éclata en sanglots dans les mains du Petit Prince. Celui-ci fut extrêmement troublé : c’était la première fois qu’elle pleurait en public.
« Il ne me donnait jamais d’eau ; il faisait un écart pour ne pas me voir, sanglota-t-elle.
- Ne me dites pas que vous avez peur de ses épines, tout de même ?
- Si, répondit honteusement le tigre. »

Au lieu de m’en faire un ennemi, je pourrais m’en faire un ami, pensa avec sagesse le Petit Prince.
« Puis-je t’apprivoiser ? lui dit-il finalement.
- Je ne sais pas… Que signifie « apprivoiser » ?
- Ça signifie « créer des liens ».
- Créer des liens ? D’accord, apprivoise-moi ! »

Et le Petit Prince apprivoisa le tigre.
La rose était plus belle que jamais.
Le Petit Prince apprit au tigre à ne pas la craindre.

Mais un jour, justement à l’heure du lever du soleil, il alla voir le tigre. Il lui expliqua que les baobabs allaient faire exploser la planète et qu’il fallait les arracher. Le tigre lui rétorqua :
« Non, les baobabs ne font pas exploser les planètes ; c’est ce que disent les gens qui ont peur. Ils les embellissent et puis, ces arbres mangent le gaz carbonique et produisent de l’oxygène, ce qui est bon pour nous. Il ne faut surtout pas les arracher, reprit-il, ils sont mon chez-moi aussi… »
Ils se mirent d’accord et ne les enlevèrent pas.

Le Petit Prince avait gagné un ami éternel et une planète vivante, différente chaque jour selon les saisons et pleine de couleurs.

Il était très heureux…



Postface

Et nous aussi, d'avoir lu tous ces récits!
A vos plumes?

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